J'ai commencé le découpage en 2006. Cela fut un véritable coup de foudre, mais aussi une promesse : j'allais retrouver un de mes grands plaisirs d'enfant. Découper du papier, le plus simplement du monde...
Quand j'ai découvert la tradition du découpage suisse, j'ai tout d'abord été émerveillée de constater que cet art populaire était si vivant. A l'époque, je me trouvais « au bout d'un cycle » dans mon travail d'artiste textile, et je cherchais un mode d'expression encore plus simple et plus léger. Je rêvais d'être une artiste nomade qui n'aurait besoin que de peu de matériel et qui pourrait créer partout. Dans la réalité, je suis plutôt sédentaire mais quel bonheur de pouvoir travailler dans un tout petit espace, chez moi, dans une maison de vacances, ou sur le lieu même de mes expositions ! Depuis ce jour où j'ai redécouvert le papier découpé je n'ai cessé de travailler, ou plutôt devrais-je dire, de m'amuser. Je trouve que c'est une grande chance que d'avoir trouvé mon mode d'expression, mon langage.
Jean Cocteau disait « Le découpage n'est pas un grand art mais c'est un art heureux ».
Depuis toujours, je suis passionnée par les arts populaires. (J'ai une légère préférence pour la définition que les Américains font du « Folk Art » qui est plus large que la définition française ) Je suis fascinée par tout ce qu'on peut créer d'artistique et de personnel avec les matériaux du quotidien. J'ai toujours travaillé chez moi et ma création est complètement en lien, dans les thèmes qu'elle aborde mais aussi dans sa réalisation, avec ma vie de tous les jours !
Le découpage c'est un monde qui se révèle dans une feuille de papier. C'est le cousin des théâtres d'ombres, des lanternes magiques, des guirlandes et des ombres « chinoises » que l'on fait le soir sur les murs de la maison . Il y a des découpeurs dans les rues des grandes villes qui peuvent faire votre silhouette : à Montmartre, dans le métro de New-York, et partout en Asie bien sûr. C'est un art modeste mais ses applications sont infinies !
Sur le plan technique, je travaille comme beaucoup de découpeurs traditionnels : je dessine au dos de la feuille -en miroir bien sûr- le motif ou le tableau, que je découpe ensuite avec un cutter la plupart du temps, et parfois aux ciseaux. Mon outillage est donc minimal ! J'aime découper le papier noir dit « Silhouette » ou bien le blanc. La feuille est pour moi un grand espace de narration et de liberté et je n'aime rien tant que de raconter des histoires. Petit à petit j'ai appris à surmonter les difficultés techniques liés à cet art, j'ai trouvé ma « méthode ». Comme les graveurs je travaille en songeant sans cesse à ce que je dois enlever comme matière, et en évitant le geste fatal qui gâcherait le résultat final ! Mais l'instant magique où je retourne ma feuille de papier pour voir mon travail terminé, avec la lumière qui passe au travers, vaut pour moi tous les efforts.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire